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Le blog de Pierre Siorac
13 juillet 2015

Le prisonnier

Patrick-McGoohan-le-prisonn

Je suis le numéro 2

Qui est le numéro 1 ?

Vous êtes le numéro 6

Je ne suis pas un numéro, je suis un homme libre !

 

  

J'avais raconté précédemment comment j'avais tenté de débarrasser l'Humanité de la Comtesse Hortense Bathory de Merville en la jetant au fond d'une oubliette, et comment cette dernière semblait s'en être sortie, puis était venue chez moi afin d'accomplir sa vengeance. Les lecteurs peu au fait de ces événements pourront se plonger utilement dans la légende du Cavalier noir et son texte apocryphe, « Le Diable a parfois de si beaux yeux ». Cette dernière histoire se terminait au moment où m'éveillant brusquement après m'être endormi sur mon canapé, je voyais la lumière allumée dans ma chambre et ressentais la présence chez moi de cette femme infiniment maléfique.

A ce stade, nul doute n'était plus permis. Madame de Merville était donc vraiment ce qu'elle prétendait être : Magicienne ou Vampire de plus de 400 ans, entièrement vouée au Mal et ne reculant devant rien afin d'assouvir ses fantasmes odieux et garder son éternelle beauté allant jusqu'à sacrifier la vie des mortels au démon.

Ainsi, après mes illustres aïeux qui tous avaient été victimes de ses sortilèges, mon tour était venu, et j'entrai dans la chambre, avec la certitude que cette fois je ne m'en sortirai pas.

A peine avais-je franchi le seuil, que son regard s'empara de moi. Un regard bleu, magnétique, contre lequel nul âme humaine ne pouvait résister bien longtemps. Magie, hypnose, je ne saurai le dire. Peut-être les deux, ou peut-être que la perfection du corps de cette blonde diabolique déclenchait sans que l'on ne s'en aperçoive, des ondes de désir irrépressible. J'avançais vers elle tel un automate, incapable de résister, alors que mon esprit qui n'était pas encore totalement engourdi me sommait de fuir au plus vite.

- Approche Siorac, je t'attendais.

- Que voulez vous de moi ?

- Je suis venu te chercher... Tu en sais trop désormais, et tu as eu le tort de me défier. Tu as voulu me renvoyer en enfer et tu as réussi, pauvre imbécile. Mais croyais tu réellement que mon Maître m'y garderait ? Je lui suis bien plus utile ici, que là-bas.

- Vous allez donc me tuer...

- Bien sûr que non... On ne tue pas un descendant du Chevalier Pharamond de Merville... On en fait un serviteur.

- Je ne vous serai utile en rien.

- C'est ce que nous verrons. Allons, approche...

Je m'approchais du lit. Elle resta assise et descendit la fermeture éclair de mon pantalon... Comme paralysé, je ne pouvais émettre le moindre geste de résistance. Elle s'empara de mon sexe et le sorti,  je le senti immédiatement durcir entre ses doigts longs et fins. Elle commença alors à me masturber tout doucement, sans cesser de me regarder...

- Hum... Tu es tout aussi vif que ton aïeul, on dirait...

Sans cesser ses mouvements de va-et-vient, elle commença à me caresser les bourses de son autre main. Je senti le désir m'envahir de plus en plus, tandis qu'elle accélérait la cadence. Enfin, alors que je ne pouvais plus rien contrôler, elle ordonna :

- Gicle esclave, maintenant...

Un long jet de sperme jaillit de ma verge et se répandit sur le lit. Elle en pris un peu sur le bout de ses doigts, et commença à les lécher en continuant de me regarder dans les yeux.

- Hum... Il est bon... C'est bien. Tout cela est à moi désormais. Mais j'ai quelque chose pour toi également.

Elle sortit de son sac un petit collier de cuir, sur lequel était inscrit le chiffre 6. Elle me le passa autour du cou, en expliquant :

- SIORAC... Six lettres... Désormais, tu t'appelleras numéro 6.

Toujours comme hypnotisé, je ne pus émettre aucune protestation.

Deux hommes, taillés comme des gardes du corps apparurent alors dans la pièce.

- Samson, Jasper, veuillez conduire numéro 6 où vous savez. La soirée pour moi n'est pas terminée.

***************

Je passais la nuit dans une cellule située au second sous-sol de l'Hôtel particulier de la Comtesse, totalement nu et attaché sur une inconfortable table de bois. Mes geôliers dans leur infinie bonté avaient tout de même songé à poser un coussin sous ma tête. Dans le froid et l'obscurité, mes esprits revinrent peu à peu et j'eus le temps d'analyser la situation.

Jusqu'à l'avant veille de cette terrible histoire, je n'avais jamais cru au Diable, ni aux pouvoirs d'une quelconque magie ou sorcellerie. Cette affreuse créature avait mis fin à cette incroyance. Alors, je tentais de me replonger mentalement dans les documents qu'en tant qu'historien j'avais pu consulter sur ce sujet. Évidemment, ma position et mon état ne me permettaient pas de fouiller dans les documents de mon abondante bibliothèque, mais par chance, Dieu (puisqu'il me fallait bien désormais admettre son existence au même titre que l'existence des puissances diaboliques) m'avait doté d'une mémoire assez bonne.

Cela dit, les livres que j'avais pu avoir entre les mains amenaient pourtant tous à la même conclusion. Si le principe du Mal était admis, et même l'existence du Diable parfois, les manifestations surnaturelles restaient explicables par des supercheries à plus de 99%. Au bout d'une heure, je parvins à me raisonner en trouvant des explications rationnelles à tous ces événements.

Notre pseudo Comtesse utilisait l'hypnose. Il fallait pour cela que le sujet soit consentant. Or, sa beauté était si grande que je l'étais devenu dès le premier regard qu'elle avait posée sur moi.

Après que je l’eus jetée dans l'oubliette, j'étais parti précipitamment et elle avait sas doute été délivrée par ses deux gardes du corps.

S'introduire chez moi durant mon sommeil était un jeu d'enfant pour des cambrioleurs chevronnés, et je ne doutais pas que ses deux acolytes le soient. Ils leurs avaient donc suffit de crocheter ma serrure.

Quand aux apparitions dont j'avais été le témoin, sans doute étaient-elles due là encore à l'hypnose, ainsi peut-être qu'à quelques drogues avalées durant le repas qu'elle m'avait servie.

Ne restait donc alors qu'une très jolie femme, totalement dérangée, fascinée par le Mal, douée d'une d'une grande intelligence, mais parfaitement humaine. Ce qui me mettait désormais presque sur un pied d'égalité. J'étais certes son prisonnier à cette heure, mais je ne doutais pas de me sortir de ce mauvais pas. Je réussi à m'endormir, et passais une nuit presque sans soucis.

*************

Elle entra le lendemain dans ma cellule, vêtue d'une robe légère qui mettait en valeur ses jambes sublimes et sa poitrine généreuse. Elle s'approcha de moi, toujours attaché sur la table, et commença à me caresser de la pointe de ses ongles rouges et parfaits.

- Alors numéro 6, bien dormi ?

- Pas trop mal...

- On dirait que tu as retrouvé du mordant.

- Allons, cesse ce petit jeu stupide. Tu n'as pas idée du pétrin dans lequel tu es e train de te mettre. Détache moi... Aaaah

Immédiatement ses ongles lacérèrent ma poitrine avec une force surprenante. Je levais péniblement la tête et vis du sang coulant sur mon torse.

- C'est la dernière fois que tu me parles sur ce ton, numéro 6. Samson... Donne donc le fouet à cet animal, qu'il comprenne bien qui commande.

Par six fois, le fouet s'abattit violemment sur mon corps. Les cuisses, le ventre, le bas ventre... Lorsque la brute eu terminée, la Comtesse reprit :

- Tu as compris, j'espère... Ici, tu n'as pas le droit au tutoiement. Pour toi, je suis : Madame, est-ce clair ?

- Oui... C'est clair... Mais que vas-tu...qu'allez vous faire de moi ?

- Tout d'abord t'aider à refréner tes ardeurs. 

Elle recommença à caresser mon sexe comme elle l'avait fait la nuit précédente, puis à me masturber à nouveau tout en passant ses ongles sur mes cuisses et dans mon entrejambe. Je sentis à nouveau le désir monter en moi, plus fort que la veille, totalement incontrôlable.

- Gicle esclave, maintenant !

Nouvel orgasme... Fort, puissant, démentiel, qui me laissa tout tremblant.

Elle sortit, puis revint une vingtaine de minutes plus tard pour recommencer...

Puis régulièrement tout au long de la journée...

Je n'en pouvais plus. Je ne bandais plus. Mais elle continuait ses caresses infernales, et obtenait chaque fois ce qu'elle voulait. Cet enfer dura plusieurs jours de suite... Je ne parvenais plus à me concentrer, et encore moins à réfléchir, vivant sans cesse dans la terreur de son retour, et sans aucune possibilité de m'échapper.

Puis, les deux gardes du corps refirent leur apparition. Ils me détachèrent enfin, me permirent de prendre une douche, avec shampoing et savon, de me raser puis m'apportèrent des habits de luxe. Ensuite ils me conduisirent dans le petit salon de l'hôtel où Madame de Merville attendait. Elle était toujours aussi merveilleusement belle, mais je me rendis compte que cette fois, sa beauté ne faisait plus d'effet sur moi. Instinctivement, une lumière s'alluma dans mon cerveau. Une issue à cette histoire semblait soudain possible.

- Ah, numéro 6. Je pense que ton conditionnement est terminé... Nous allons pouvoir faire un petit test.

- Que voulez vous dire...Madame ?

- J'ai tenue à tuer en en toi tout désir de ma personne. Parce qu'il est trop facile de ramper aux pieds d'une femme que l'on voudrait posséder, fut-ce malgré soi. On n'est pas esclave par envie... On l'est parce que c'est la condition que l'on mérite.

Cette fois, j'avais bien la certitude que cette femme était totalement folle. Comment pouvait-elle penser que j'allais continuer à accepter son petit jeu, alors qu'en me délivrant du désir que je ressentais pour elle, elle venait de se désarmer.

- Nous sortons numéro 6. Tu m'emmènes au restaurant, et bien entendu c'est toi qui invite. Je profiterai du repas pour t'expliquer tes nouvelles fonctions. Ah, une petite chose essentielle... Samson et Jasper seront là. Ils nous attendront dehors. Ne pense pas pouvoir t'échapper.

Bien évidemment, elle avait choisi un restaurant très côté, le repas était raffiné, les vins excellents, mais je mangeais sans appétit. Elle semblait quant à elle se délecter de la situation, parlant de tout et de rien... Puis vînt le moment du dessert, et elle redevint sérieuse.

- Numéro 6, sais-tu pourquoi j'ai décidé de te prendre à mon service ?

- Oui.

- Ah ?

- Parce que tu es tarée ma pauvre fille.

Je la vis s'empourprer soudain, et chercher ses deux molosses du regard.

- Oh tu peux toujours les appeler, regarde... J'ai gardé le couteau à viande. La dernière fois, tu m'as eu parce que oui, je crevais de désir pour ton petit cul, sans même m'en rendre compte, mais c'est terminé. Quand à tes deux guignols, je doute qu'ils fassent vraiment le poids désormais. Je suis armé, et spécialiste des arts martiaux. Alors je vais sortir... Tranquillement par la porte de derrière. Et je te jure que si tu repointes un jour le bout de ton museau à moins de cent mètres de chez moi, je te fais enfermer.

- Tu n'es pas sérieux numéro 6 ? Allons reprends tes esprits, et je te promets d'être clémente.

- Mais tu te prends pour qui espèce de pute ?

- Je suis ta Maîtresse, et tu me dois obéissance...

- Va te faire foutre !

Elle me regarda alors intensément de ses yeux bleus et magnétiques. Mais cela n'avait plus aucun effet sur moi. Elle murmura alors plus qu'elle ne parla :

- Gicle esclave, maintenant !

Je sentis soudain mon sexe se raidir un court instant dans mon pantalon de toile, et une jouissance fulgurante me pris totalement par surprise. Une quantité énorme de sperme venait de se répandre malgré moi souillant la totalité de mon boxer et l'entrejambe de mon pantalon. Je lâchais mon couteau, totalement désemparé. Je la vis claquer des doigts en direction des deux gardes du corps qui rappliquèrent immédiatement.

- Numéro 6 a échoué au test, leur dit-elle. Et de plus, il s'est montré insultant envers moi. Ramenez le où vous savez, et donnez lui le fouet. Frappez fort cette fois... Je vous rejoindrai plus tard.

*****************

Je fus ramené le lendemain après midi dans le bureau de Madame de Merville. Elle me fit signe de m'assoir devant un petit ordinateur portable déjà allumé. J'obtempérais, cette fois, sans résistance.

- Numéro 6, ta fonction sera désormais de raconter l'histoire de ma vie. Elle est longue, pleine de ténèbres, et cela se vendra bien, je n'en doute pas. Mais pour aujourd'hui, tu te contenteras d'expliquer aux lecteurs comment et pourquoi tu as fini par accepter l'esclavage que je t'ai imposé. Fais vite, tu as deux heures pour cela... Ensuite, j'ai prévu de m'amuser un peu avec toi. Ta punition n'est pas terminée... Tu as compris ?

- Oui Madame, répondis-je d'une voix tremblante.

- Alors vas-y... Dépêche toi...

Pierre Siorac,

Herblay, lundi 13 juillet 2015.

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